La galerie Lacerte est fière de présenter Wapizagonke, une sélection de d’œuvres récentes de Rafael Sottolichio.
Wapizagonke
Le territoire imaginaire de l’immigrant
L’exposition Wapizagonke est issue d’une réflexion sur le paysage et sur le territoire. Reprenant des thèmes visuels déjà présents dans son travail, cette nouvelle série de peintures se veut une réponse personnelle aux questionnements provoqués par la crise des migrants, ailleurs comme ici. Étant lui-même issu de l’immigration, l’artiste tente de représenter le regard de l’immigrant devant un territoire à traverser, à découvrir. Ce territoire, prometteur au-delà des risques, est avant tout un espace imaginaire, une construction. C’est une visite du lac Wapizagonke, au nord-est de Montréal, qui a déclenché il y a plusieurs années un questionnement sur son appartenance au territoire.
« Le camping en famille au lac Wapizagonke, dans la Mauricie, fut ma première rencontre avec le relief du paysage québécois. Cet endroit fait partie de notre petite histoire et nous y avons séjourné souvent. Depuis, j’y étais retourné quelques fois avec des amis. Cette fois, j’y revenais en famille, avec des enfants. Nos enfants, la troisième génération à fouler ces lieux, découvrait à travers moi une vision personnelle de cet endroit. Le lac Wapizagonke est un lac long et effilé, avec des plages de sable accessibles uniquement en canot et des falaises abruptes sur la rive orientale. J’y ai ressenti un étrange attachement. Étrange, car j’y étais lié trop fortement : issu de l’immigration, j’ai adopté la culture québécoise, j’œuvre dans un médium, la peinture, aux influences cosmopolites et je me retrouve sur un lac au nom amérindien. Malgré ces trajectoires culturelles différentes, j’étais arrivé à m’identifier d’une manière nouvelle à un lieu, j’avais imaginé un territoire. »
— Rafael Sottolichio
L’exposition sera accompagnée de certaines œuvres issues de la série Personae, réalisées entre 2014 et 2018. Ces portraits en gris et blanc sont issus d’une réflexion sur l’idée du masque et de l’identité. Ces images aux corps tendus et aux visages dissimulés s’inspirent du concept de l’Éternel Retour du philosophe allemand Nietzsche, interprété comme un défi d’invention de soi.
Rafael Sottolichio est né à Santiago (Chili) en 1972 et s’installe à Montréal en 1976. Après avoir complété des études à Santiago et à Montréal, il pratique la peinture de façon professionnelle à partir de 1996. L’artiste a depuis participé à de nombreuses expositions au Québec et au Canada. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et privées.
RAFAEL SOTTOLICHIO — En savoir plus sur l’artiste