J’aimerais vivre parmi les feuilles et la bruyère comme les oiseaux, porter une robe faite de plumes et me nourrir de baies.
— Liz Heron, Truth, Dare or Promise: Girls Growing Up in the Fifties (1985)
La galerie Lacerte (Québec) est heureuse de présenter Gloire des roses sablons, une sélection d’œuvres récentes d’Elysanne Tremblay.
L’ensemble du travail d’Elysanne Tremblay est dédié à la création d’un milieu où l’artiste prend plaisir à imaginer l’épanouissement de toute forme de vie. Mais pourquoi tenter d’animer l’inanimé alors qu’il existe déjà une nature bien vivante? Par reconnaissance de celle-ci : « L’idée que l’art est le miroir de la nature est de celles qui ne plaisent qu’aux périodes de scepticisme. L’art n’imite pas la nature ; il imite la création, parfois pour proposer un autre monde autre que le monde réel, parfois simplement pour amplifier, pour confirmer, pour faire pénétrer dans la société le bref espoir offert par la nature¹ ».
L’exceptionnel surgit de la fascination, de l’admiration. Le travail de l’artiste ne constitue en rien l’exceptionnel, il constitue le geste « de l’enfant qui fait des ricochets pour transformer la surface de l’eau, celle des apparences ‘‘naturelles’’, en surface de manifestation de sa seule volonté² ».
Elysanne Tremblay a une admiration absolue pour tout objet résultant d’un trop-plein d’excès et d’intensifications. Pour elle, l’art est un moyen utilisé pour montrer nos excès de couleurs, notre force et notre capacité à confronter le monde. Avec Gloire des roses sablons, l’artiste souhaite afficher ses excès de couleurs comme dans une parade d’intimidation. Gloire des roses sablons est un territoire, un espace où Elysanne Tremblay se « représente le futur et ce qui précède afin de rassembler les sensations à venir, un peuple à venir, des mondes et des univers à venir³ ».
Elysanne Tremblay est née à Québec en 1988. Elle détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Son travail a notamment été présenté à Montréal et en France lors d’une résidence d’artiste. Elle a été finaliste pour le Concours de peintures canadiennes RBC en 2014 et complète actuellement une maîtrise en peinture et dessin à l’Université Concordia. Elysanne vit et travaille à Montréal.
1. BERGER, John. L’oiseau blanc. Champ Vallon, 2000, p. 18.
2. RANCIÈRE, Jacques. Malaise dans l’esthétique. Galilée, Paris, 2004, p. 38.
3. GROSZ, Elizabeth. Chaos, Territory, Art: Deleuze and the Framing of the Earth. Columbia University Press, New York, 2008, p. 7.